LETTRE DE CUBA, PAR MURIEL DICHAMP DEPUIS LA HAVANE - LA VIE QUOTIDIENNE A CUBA : UNE REALITE INVISIBLE ?

Publié le par Tourtaux

Transmis par ma camarade Muriel Dichamp

 

 

LETTRE DE CUBA, par Muriel Dichamp depuis la Havane

 

La vie quotidienne à Cuba : une réalité invisible ?

 

Cuba est un pays pauvre, confronté à un blocus génocidaire qui l'oblige à acheter des denrées dans des pays lointains, ce qui augmente les coûts. L'Île perd des millions de CUC chaque année. Toutes les décisions gouvernementales répondent aux difficultés que l'archipel affronte.  Une des dernières lois du printemps 2013, permet aux Cubains d'importer de l'étranger des appareils électriques comme des réfrigérateurs, des mobylettes (électriques), des appareils d'air conditionné, etc. Des appareils que peuvent leur donner familles ou amis qui vivent à l'étranger, lorsqu'ils viennent à Cuba ou lorsque les Cubains les visitent. Le gouvernement ne néglige aucune aide pour le peuple et pour la Révolution, si petite paraisse-t-elle. Loi qui vient en complément de celle du 14 janvier 2013, autorisant les Cubains à voyager avec leur passeport. La restriction de la loi antécédente répondait au problème de la fuite des cerveaux. Après des années d'études gratuites dans l'Île, les USA attiraient les Cubains diplômés avec des sommes alléchantes. Le gouvernement avait donc émis des restrictions pour les voyages à l'étranger, ce qui n'empêchait pas à un grand nombre de Cubains de voyager. Aujourd'hui ce problème ne se pose plus. La nouvelle loi établit que pour voyager, leur passeport suffit. Formalité qui demande entre 15 jours à un mois. Par contre, ils se trouvent confrontés à des difficultés, voire des refus des ambassades des pays amphitryons pour obtenir leur visa d'entrée. La famille ou les amis qui les attendent doivent fournir de nombreux documents : avis d'imposition, description détaillée de leur résidence, coût du loyer (si location), attestation par la mairie avec timbres fiscaux.  Quand aux visiteurs, ils doivent écrire une lettre dans la langue du pays hôte, payer 2,50 € (pour la France) par jour de présence sur le territoire étranger pour d'éventuels soins de santé et une taxe.  Lorsqu'ils ont réunis documents et argent, ils doivent les déposer à l'ambassade et attendre un mois environ avant d'être conviés à une entrevue où on les questionne sur les motivations de leur voyage. Après cette entrevue, ils doivent encore attendre entre 15 jours à trois semaines pour obtenir, ou non, le visa. Si elle est négative, ils ne sont pas remboursés et s'ils désirent solliciter une seconde autorisation de voyager, ils doivent reconstituer  leur dossier et payer de nouveau. C'est le premier contact des Cubains avec l'Occident, et certains, devant les formalités et le coût ont abandonné avant de commencer. Invisible cette réalité, parce que cachée par les médias et les autorités occidentales qui préfèrent affirmer pour vilipender et diffamer l'Île, que le gouvernement cubain empêche ses citoyens de voyager. Et pourtant, même les terroristes cubains, comme ceux qui ont été expulsés vers l'Espagne après avoir commis des actes criminels sur le territoire cubain, et que nos médias qualifient de « dissidents » veulent revenir à Cuba. Mais les Cubains n'en veulent plus. Ils pensaient être accueillis en héros et se sont retrouvés logés à 25 km de Madrid, sans voiture, avec 500 € mensuels pendant un an, le temps de trouver un emploi... Ces mêmes Cubains recevaient dans l'archipel (où ils ne travaillaient pas), des sommes colossales par les USA pour commettre des attentats (rappelons que Cuba compte pour ces actes, 3400 morts et 2099 handicapés depuis le début de la Révolution). Après leur arrivée triomphale sur le territoire espagnol, le temps de quelques gros titres dans les journaux, histoire de traîner Cuba dans la fange,  ils sont tombés dans l'oubli. Ils n'ont plus « d'utilité » pour l'impérialisme sur le sol espagnol. Autres sont les  quelques « marionnettes », toujours payés par les USA qui les affublent du titre de journalistes pour paraître plus crédibles, et qui tentent d'entraîner le peuple dans des manifestations contre-révolutionnaires. Ils sont si peu nombreux, qu'ils s'agitent désespérément sans que le peuple fasse cas d'eux. Ils sont libres et vivent « grassement » avec l'argent de la CIA. Inutile de vous dire qu'ils n'ont pas besoin de travailler... Et pour finir, il y a ceux  qui travaillent normalement et qui n'ont pas peur de critiquer le système. C'est le cas du  médecin de mon quartier : personne ne l'apprécie, certains refusent même de le consulter. Lorsque je le consulte, nous parlons longuement. Il ne peut pas me faire « rêver du paradis capitaliste », je le connais mieux que lui, et il ne peut pas me mentir sur la réalité cubaine que je vis comme lui. Reste la réalité invisible que je tente de vous faire découvrir à travers ces articles...

Publié dans Cuba

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