UNE BIEN TRISTE NOUVELLE : HOMMAGE DE CANAILLE LE ROUGE A NOTRE CAMARADE JEAN-MICHEL SGORLON, SECRETAIRE GENERAL ADJOINT DE LA FEDERATION DES CHEMINOTS CGT DE 2000 A 2007
Elle est toujours là
Une nouvelle qui noue les tripes :
Montreuil, le 1er décembre 2010
Cher camarade,
La Fédération CGT des cheminots à l’immense douleur et une profonde tristesse de vous annoncer le décès de notre camarade Jean-Michel SGORLON survenu le 30 novembre 2010.
Jean-Michel, secrétaire adjoint de notre Fédération de 2000 à 2007 était âgé de 57 ans.
Nos pensées et notre soutien affectif vont à son épouse Claudine et à ses proches.
Les messages et les témoignages de soutien sont à envoyer à la Fédération qui les transmettra à la famille.
Nous vous tiendrons informés du lieu et du jour des obsèques.
Gilbert GARREL
Secrétaire Général
Beaucoup de choses, toutes justes vont être dites dans les jours qui viennent.
Je l'ai plus que bien connu.
Quand en 1983 il a fallu dire NON à des projets que le gouvernement d'alors voulait nous imposer pour raser la gare d'Austerlitz et tout son centre ferroviaire pour les livrer aux promoteurs, secrétaire du syndicat des cheminots, il n'a pas dit oui. Il n'a pas d'abord dit non même s'il le pensait.
Son premier réflexe avec Michel, Domi, Nunu, Noël et combien d'autres, a été de réunir les syndiqués et de faire s'exprimer les cheminots pour voir comment construire une position et un rapport de force pour la tenir.
Une consultation à bulletin secret, par listes d'émargements, plus de 5000 cheminots ont voté, battant en interne une direction de l'entreprise désarçonnées par le résultat et contribuant à la gifle politique qui enclenchera le mouvement qui chassera Jacques Toubon de Paris.
Ce vote, gagné à plus de 90% tous collèges confondu pour imposer le maintien du site, sera sa boussole.
Militant communiste, il a alors porté politiquement la question de la primauté du mouvement populaire sur les décisions d'états major déjà à partir de la place du service public, de l'emploi industriel dans la société française. Il est de ceux qui sur cette lutte là, la gare est toujours là et se modernise, ont gagné. Même si le mouvement, comme d'habitude, n'a pas su valoriser cette victoire.
Les luttes de 86-87 où la consultation chaque jour en A.G. est devenue la norme, une autre lutte gagnée, transverse au conflit du maintien du centre ferroviaire en feront un dirigeant reconnu de tous, les prises de responsabilités qui ont suivi ont donné un dirigeant national, d'autres diront mieux que moi.
Des discussions en tête à tête, nombreuses, souvenir en particulier de la période où il a quitté le CCE de la SNCF m'ont autant appris que j'espère l'avoir aidé dans un moment de débat intense (et pas clos) dans toute la CGT.
La vie fait que des rencontres s'espacent, des choix peuvent ne plus exactement s'articuler à l'identique, le fond et le cap reste.
La Canaille est triste.