RECU DE MICHEL PEYRET : SUITE A SON ARTICLE "L'APPEL FULGURANT DE LA DEMOCRATIE"

Publié le par Tourtaux

Oui, je ne vous ai pas répondu sur l'URSS, peut-être parce que rien ne me heurtait vraiment dans ce que vous me dites, je suis même trop restrictif, il y a pas mal de choses avec lesquelles je suis d'accord.

Le problème est davantage dans le fait qu'une situation est toujours plus compliquée qu'on ne le pense au premier abord, chaque situation concrète est un noeud de contradictions, on en aborde quelques unes et on en laisse autant de côté parce que , pour diverses raisons, on ne les perçoit pas ou mal, ou bien on se contente de peu...

C'est pourquoi il faut la diversité des approches, chacun amenant ce qu'il voit et les explications qui sont les siennes...

Avec l'URSS, les pays capitalistes, à supposer qu'on les mette tous dans le même panier, ont réagi différemment, en deux temps, notamment avant et après la deuxième guerre mondiale.

Avant, ils n'avaient pas perdu l'espoir du "refoulement", ils ont joué Hitler, plutôt Hitler que...Et donc Hitler comme moyen, en sachant les risques qu'ils prenaient...

Et ce n'est que lorsque les troupes russes se sont trop rapprochées de Berlin qu'ils ont décidé le débarquement, ils n'allaient pas quand-même laisser les troupes russes aller jusqu'à Brest et s'assujétir toute l'Europe.

Il fallait donc limiter, autant que faire se peut, les possibilités de Staline. Donc on discute avec lui, on l'aide davantage, et dans les discussions on déclare être prêt à faire la part du feu.

Et Staline a aussi compris, il ne faut pas tout vouloir tout, tout de suite, d'autant que l'Europe n'est pas le monde, il y a à  faire ailleurs également...Et les avancées donnent confiance, on est optimiste, on pressent certainement le mouvement anticolonial et ce qu'il peut également apporter au rapport des forces.

Et on a aussi besoin des technologies occidentales, et même allemandes, ou autres, on va se disputer les savants, pas seulement les atomistes.. Ce que l'on obtiendra pas, il faudra le négocier. On peut "travailler", échanger avec le capital.

Il faut donc s'installer pour un temps dans un rapport des forces déjà très largement modifié en sa faveur. Il faut le consolider et voir venir. Jouer aussi sur les contradictions chez les nouveaux amis...

De Gaulle a bien compris cela, les nouveaux rapports des forces, et les opportunités qu'ils peuvent offrir au capitalisme français.

Il cède ce qu'il faut en France pour que les cocos lui foutent la paix et laisse faire au PS une partie du travail, lequel a d'ailleurs d'autres ambitions pour gérer lui-même le capital.

Il joue donc pleinement la carte du capitalisme français, c'est lui qui boutte les Américains hors de France et, au plan international, il est pleinement dans le coup.

Avec les concessions de la Libération aux communistes français et une politique extérieure indépendante, ce sont les "trente glorieuses" en France et le rôle de la France dans le monde avec les anciens pays coloniaux, et y compris avec l'URSS sur nombre de questions, lui il sait utiliser les contradictions...

C'est cependant mai 68 qui a raison de lui, et il laisse la place en 69.

Pompidou, Giscard que l'URSS soutient, et le PCF est un temps dans une démarche oscillante entrer le socialisme aux couleurs de la France et le respect des engagements pris par Staline. Et Marchais va faire allégence, et qui plus est, allégeance à Brejnev, il faut le faire!

Brejnev est la preuve vivante que l'Urss a échoué, et ses successeurs montrent qu'il n'est pas possible de sortir de ce qui n'a jamais été le communisme et qui pourtant semble avoir comme vous le dites, effrayé les Occidentaux capitalistes!

Si ce n'est pas le cas, c'est qu'ils ont bien joué leur rôle.

Mais c'est de la nomenklatura elle-même que vint l'abandon, Elstine est du même BP que Gorbatchev!

Peut-on dire que le capitalisme revient à sa nature?

Bien évidemment, c'est certain qu'il a, tout un temps, acheté pour l'essentiel la paix sociale, c'est vrai que les dirigeants des PC de l'ouest ont aussi "jeté le gant", c'est particulièrement clair avec le PC italien.

Mais il y a cependant les "lois" du capitalisme, celles que Marx met en évidence.

Les contre-tendances n'ont effet qu'un temps!

Combien de temps va-t-il se traîner comme cela, notamment en France, les dirigeants du PCF ayant été intégrés, sinon achetés, j'en ai la conviction profonde, voir leur "trahison" des résultats du référendumsde 2005, entre autres, il faut bien vivre et les moyens fournis par le "grand frère" ayant disparu...

Il aurait fallu quelqu'un de courage pour tout avouer et "renverser la vapeur"...

Nous sommes donc dans cette nouvelle étape....

Le mouvement populaire semble avoir compris, ou avoir commencé à comprendre, bien des choses s'agissant du rôle actuel des partis et syndicats dits de "gauche".

Tout le reste va suivre... Ce sont les masses qui font l'histoire et non les Dieux,  César, ou Tribuns! Et ni même les partis.

La nécessité toutefois d'une organisation nouvelle, indépendante des dits partis et syndicats.

Publié dans Lutte des classes

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T
<br /> Tu as raison Patrice, cette dernière phrase m'a aussi interpelée.<br /> Je ne vois pas très bien ce que veut dire Michel<br /> <br /> <br />
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P
<br /> je suis en désaccord total avec le dernière phrase en guise conclusion de Michel, qui n'est qu'une fuite en avant<br /> <br /> Sans lui faire injure<br /> <br /> http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1920/04/gauchisme.htm<br /> <br /> <br />
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P
<br /> ce que le capitalisme a provisoirement cédé aux Cocos, c'est le programme du CNR<br /> <br /> L'histoire est aussi le constat de l'état des forces dans la lutte de classes<br /> <br /> IL n'y a pas d'exclus, contrairement à ce qu'on nous serine, mais une pauvreté extrême qui n'a qu'une cause : l'exploitation de l'homme par l'homme (le reste est baratin)<br /> <br /> <br /> Ça, c'est un argument des bourgeois pour nous faire croire que notre sort serait enviable<br /> <br /> La bourgeoisie a réussi à nous persuader que ceux plus bas que nous devenait une classe dangereuse<br /> <br /> Le capitalisme se contente fort bien de "l'exclusion", y puise sa force : cette notion nie la lutte de classe, casse la solidarité ouvrière, pour culpabiliser l'individu, le remède étant alors la<br /> charité... bien entendu , les plus riches (voleurs du travail produit par les autres) s'en trouvant glorifiés<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Je crois que tu fais fausse route Valérie.<br /> Michel est un homme de bon sens, un progressiste qui milite pour l'amélioration de la condition humaine.<br /> Il est bien évident qu'il n'est pas possible de satisfaire tout le monde à la fois mais cet enseignant retraité qui se bat comme un lion essaye de rattraper un peu de ces décennies perdues. Au<br /> service exclusif de l'homme, Michel cherche toujours à aller au fond des problèmes.<br /> Sa passion, c'est de chercher, de discuter avec les gens pour que tous ensemble, nous puissions progresser vers un autre type de société plus humaine où il ferait bon vivre décemment.<br /> <br /> <br />
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V
<br /> Nous aimerions que les masses "fassent histoire" et non qu'elles fassent "l'histoire" qui s'approprie toujours la parole des exclus, en les niant. Nous n'y sommes pas encore parvenus. En attendant,<br /> vivre serait déjà une avancée considérable et nous sommes nombreux à ne plus y parvenir...<br /> <br /> <br />
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